Par Coralie Havas, coach à Grimpeuses
Peu de temps après la sortie du confinement, Caroline et James se sont lancés dans un nouveau projet avec leur bébé Arthur. Alors qu’ils revenaient d’Éthiopie début mars, cette fois-ci c’est non loin de chez eux qu’ils sont partis, contraints par la règle des 100km d’une part, guidés par le désir de limiter leur empreinte carbone d’autre part.
C’est à vélo qu’ils sont partis dans le but de faire le tour des Alpilles en s’arrêtant grimper sur les falaises croisées en chemin telles que Buoux, Mouriès, Orgon et autres.
On imagine bien les difficultés logistiques auxquelles ils ont dû faire face (et que Caroline développera dans le prochain numéro de Grimper) : voyager avec un bébé, porter le matériel d’escalade, gérer les aléas techniques, la longueur des étapes et finalement entre tout ça, avoir l’énergie de grimper !
Pour avoir vécu deux jours avec eux au début de leur voyage, j’ai compris l’intérêt de cela. Au-delà de l’aspect environnemental et organisationnel, Caroline et James prennent le temps, savourent chaque instant : ceux partagés avec leur bébé, chaque voie qu’ils grimpent et chaque village qu’ils découvrent bien qu’il soit à quarante minutes en voiture de chez eux. Ainsi, à leurs côtés, j’ai visité le village de Fontvieille pour la première fois alors que cela fait des années que je viens grimper sur ces falaises. Et j’ai surtout appris à me délecter d’autre chose que de l’accumulation de longueurs d’escalade.
Même si au regard de certains, cette règle des 100 kilomètres a pu être considérée comme une privation de liberté individuelle, on pourrait demeurer positif et voir cela comme une incitation à regarder ce qu’il se passe autour de chez soi. En un mot, cela a pu redéfinir notre valeur du voyage car le lointain est si attrayant qu’il nous rend bien souvent aveugle face à ce que nous avons autour de nous.
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