« Kindness » est très certainement le plus beau film de Caroline Ciavaldini, fondatrice de Grimpeuses. Jusqu’à présent du moins. Peut-être parce que c’est l’un des plus authentiques. On est allées lui poser quelques questions à ce sujet.
La performance (l’enchaînement du « Voyage », une voie côté E10 à Annot, environ 8b+) n’est finalement qu’un prétexte à faire passer un message. Et pas des moindres ! Puisqu’à travers « Kindness », Caro veut nous montrer comment on peut choisir de combiner bienveillance avec performance. Ce qu’elle réussit avec brio.
1️⃣ Pourquoi avoir choisi de mettre en avant la bienveillance dans ce film ?
Parce que c’est ma grande découverte à 39 ans. Même si j’ai toujours un petit peu su, au fond de moi-même, que je devais l’appliquer. Mais que j’avais du mal à le faire. La bienveillance, ça a été un choix parental qui s’est transformé en choix éducatif sur moi-même.
2️⃣ N’y a-t-il pas un subtil équilibre entre la bienveillance et les petits fights qu’il est bien souvent nécessaire de se mettre pour réaliser nos projets ?
Je pense que les athlètes de très haut niveau sont très connus pour aller plutôt dans l’auto-déterminisme, voire dans le masochisme. C’est ce que l’on m’a appris à l’école du haut niveau, que ce soit dans les CREPS ou les pôles France. Même si les psychologoques sportifs auxquels j’avais accès, étaient déjà complètement dans cette compréhension. Car la bienveillance, ce n’est pas de la paresse. Il faut être hyper limpide dans son dialogue interne. Par exemple, le matin, quand tu vas t’entraîner, tu ne vas pas dire “non” quand tu es fatiguée. Ce n’est pas de la bienveillance. Mais tu peux dire “non” parce que tu es proche de la blessure. C’est de l’écoute.
3️⃣ Comment faire preuve de bienveillance au quotidien envers soi-même, en tant que grimpeuse ?
Je suis la première à échouer constamment ! Parce que l’on n’évolue pas dans une société qui nous apprend beaucoup la bienveillance. Puisqu’historiquement, le terme est confondu avec de la paresse, de la mollesse, ou de la faiblesse. Je pense pourtant que c’est une arme superpuissante. La bienveillance, ça mène aussi à la confiance en soi.
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